Déjà au collège, j’aimais les langues étrangères. J’ai donc suivi une section européenne au lycée. Mais dès la seconde, j’ai eu des difficultés pour choisir mon orientation. J’aimais toutes les matières et mes résultats étaient bons partout. Les conseillers ont tranché pour un bac S, comme mes frères.
Arrivée en terminale, ma moyenne de maths a chuté de 12 points au moins ! S’il y a bien une chose dont j’étais sûre c’est que je ne ferais pas de sciences pures. J’ai obtenu mon bac sans trop de difficultés, comptant sur mes notes de français, de langues et de SVT.
A cette époque, tout le monde me demandait ce que je voulais faire de ma vie mais je n’en savais rien et il n’y avait pas grand monde pour chercher avec moi la réponse. C’était très dur.
Comme j’avais été mal orientée au lycée et que mes notes de bac étaient très moyennes, les portes de certaines écoles se sont fermées et j’ai mis du temps à trouver ma place à la fac en Langues Étrangères Appliquées aux affaires. Je pensais devenir traductrice mais les professeurs décourageaient ceux qui n’avaient pas de double nationalité ou grandi avec deux langues.
Alors j’ai suivi des amis et intégré une excellente école d’architecture. Après tout j’aimais dessiner, j’étais plutôt manuelle et j’appréciais également les sciences techniques. Mais après une année à travailler jour et nuit sur plans et maquettes, et des examens plutôt satisfaisants, j’ai su que je ne souhaitais pas exercer ce métier.
Oui. J’ai pris quelques mois pour lister ce que je voulais et surtout ce que je ne voulais pas. Je savais que j’aimais les langues, l’économie, les sujets de société et que je voulais absolument voyager, rencontrer, partager. Je me suis rapidement décidée pour un master de coopération internationale et j’ai repris ma licence de LEA aux affaires afin d’y accéder.
Les licences et masters LEA devraient intéresser tous les élèves voulant travailler à l’international. Ce sont des formations assez générales qui développent des compétences variées, en gestion administrative et financière entre autres, et qui proposent un grand degré d’ouverture sur le monde.
Les langues y sont intégrées comme un moyen d’exercer plus largement ces compétences et non comme une fin. Les débouchés ne se limitent pas à la coopération internationale, à la traduction, ou au commerce international, même si ce sont les masters les plus largement proposés après cette licence. Certains s’intéresseront plus à la gestion de projet, au management ou à l’enseignement.
Il faut être autonome et suivre l’actualité. Il faut aimer les langues car elles sont très présentes, le but étant de parvenir à travailler sur tous types de projets en français, en anglais et dans une troisième langue. Il n’est pas demandé d’avoir un bon niveau en langues pour intégrer la licence mais d’avoir la volonté de les apprendre sérieusement. C’est une formation faite pour les curieux.
Il faut aussi être assidu et trouver l’équilibre entre vie étudiante festive et participation active en cours. Sans cela, comme dans toutes les filières à l’université publique, vous ne réussirez pas. La première année peut paraître très simple, car on reprend les bases et beaucoup se démotivent. Les enseignements les plus intéressants selon moi arrivent à partir de la 3ème année.
J’ai pu partir dès la troisième année de licence grâce au programme Erasmus+. J’ai intégré l’université de Burgos en Espagne et j’ai choisi des matières plus axées sur mon projet comme Relations internationales ou Sociologie. En 11 mois, j’ai fait énormément de rencontres ce qui m’a vite permis de maîtriser la langue.
De retour en France, la licence en poche, j’ai entamé un Master relations interculturelles et coopération internationale à Lille 3. J’avais beaucoup de difficultés à trouver un stage donc j’ai parcouru les salons de l’emploi où j’ai découvert le Service Civil International, une super association envoyant des jeunes en mobilité. Après avoir longuement discuté avec eux, j’ai été envoyée en tant que service civique au sein d’une ONG au Maroc pour une durée initiale d’un peu plus de 5 mois.
A SOS Villages d’Enfants, j’organisais des activités et du soutien scolaire avec les enfants abandonnés ou orphelins du Village SOS d’Agadir. Suite à plusieurs départs en maternité, je suis devenue intérimaire pour leur équipe administrative où j’ai été formée au poste de secrétaire-comptable et de chargée de parrainage.
A la fin de ces missions, j’ai été mobilisée au bureau national où j’ai exercé le poste d’assistante de direction au département de développement des fonds. J’y ai découvert les fonctions de Responsable Partenariats Entreprises et de Coordinatrice du parrainage international que je souhaitais approfondir par la suite.
En septembre 2017, j’ai repris les cours de master et j’ai actuellement la chance d’effectuer un stage de 6 mois au siège d’Enfants du Mékong près de Paris. Cela me permet de voir d’autres facettes du métier de Chargé de Pays/Responsable Parrainages. J’ai récemment reçu mes résultats et si la soutenance de ce stage se passe bien, je serai en M2 dès septembre de cette année !
M’investir dans des associations étudiantes a transformé ma vie universitaire. Elles offrent des responsabilités et permettent de prendre des initiatives, c’est très professionnalisant et on y apprend surtout à travailler en équipe. J’y ai fait énormément de rencontres et ces personnes m’apportent aujourd’hui encore un vrai soutien.
Je n’avais pas confiance en mes compétences et j’avais peur que ma formation ne soit pas assez professionnalisante. J’ai surmonté ces craintes en passant le plus de temps possible sur le terrain. J’ai fait 6 mois de stages au lieu des 2 ou 3 mois obligatoires et j’ai compris que je savais faire les choses. Ces expériences ont été très valorisantes et je m’inquiète moins pour l’après Master.
Ce sont d’autres étudiants Éclaireurs qui m’ont parlé d’Inspire et je me suis laissée prendre au jeu.
Je suis devenue Éclaireuse pour que des lycéens comme moi ne se sentent pas abandonnés face à leur choix d’orientation. Il y a tellement de filières et certaines mentions portent à confusion. Par exemple, saviez-vous que la licence de LEA comporte autant de matières littéraires (langues, civilisation, documentation…) que de matières scientifiques (mathématiques, économie, comptabilité, informatique…) ?
Aujourd’hui je prends beaucoup de plaisir à échanger avec les lycéens lors des apéros rencontres, aux salons étudiants ou sur la plateforme.
Comme on ne connaît pas beaucoup de métiers à 18 ans, c’est intéressant de leur montrer qu’il y a d’autres voies qui s’offrent à eux. Ils sont souvent surpris quand on les écoute et qu’on leur fait découvrir le grand panel de métiers qui existent suivant les compétences qu’ils veulent développer. On peut aussi avoir de bons fou rire à déconstruire leurs préjugés.
Il est rassurant. Je leur dis que les choix qu’ils font aujourd’hui ne vont pas définir leur vie entière alors que les questions incessantes de la famille, des professeurs le leur font croire. On peut se tromper, on peut rebondir et il existe des passerelles et autres dispositifs de réorientation.
Guidé par des valeurs communes de justice, d’égalité, de fraternité et de liberté, Article 1 a développé au fil du temps des programmes qui font appel aux mêmes leviers : tisser des liens et organiser des rencontres entre ces jeunes et des volontaires issus du monde professionnel, désireux de partager leurs savoirs et leur engagement.
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