Maxime, 22 ans, étudiant éclaireur sur Inspire, s’est réorienté après une prépa scientifique et un IUT en chimie dans lesquels il ne se retrouvait pas. Après les doutes, le sentiment d’échec et celui d’être complètement perdu, il s’est inscrit en BTS Hôtellerie Restauration à Aix-en-Provence où il est désormais épanoui ! Il nous raconte son parcours…
J’ai été diplômé d’un bac S et je souhaitais étudier la chimie, car je trouvais (et je trouve toujours) cette matière fascinante ! Je me suis donc lancé dans cette voie en passant tout d’abord par une classe préparatoire PCSI à CPE Lyon, puis par une première année d’IUT Chimie à Marseille.
Je n’arrivais plus à suivre le rythme en classe prépa. J’avais des lacunes du lycée et avec le programme intensif de prépa, j’ai eu pas mal de problèmes, tant de santé physique que psychologique, avec notamment une grande perte de confiance en moi.
J’étais toujours passionné de chimie, alors je me suis dit qu’étudier en IUT serait peut-être plus intéressant. Mais, une fois arrivé sur les bancs de l’IUT Chimie, la vraie réflexion sur ma réorientation a commencé. Je n’arrivais plus à suivre les cours tant la ressemblance avec le contenu abordé en prépa était flagrante et ma curiosité n’étant plus satisfaite. J’ai commencé à m’ennuyer et à réfléchir à ce qui me fait vraiment plaisir dans la vie afin de me trouver un « vrai » but.
Pour moi, l’un des problèmes majeurs de ces deux années passées (prépa et IUT) a été le manque de relations humaines. Personne n’avait l’air d’être vraiment investi dans quoi que ce soit sur le plan humain. Ça m’a réellement marqué.
L’un de mes premiers réflexes a été de me dire : « Pars. Va voir du monde, voyage, rencontre de vraies personnes et vis ta vie ». Faute de moyens (je suis quand même un étudiant), j’ai très vite envisagé de partir en mission humanitaire afin d’allier mon envie de voyager et celle d’aider, de rendre heureux les autres.
Malheureusement, suite à de longues recherches, je me suis rendu compte que ce n’était pas aussi facile que ça, que ça me prendrait du temps et de l’argent, même pour du bénévolat.
J’ai donc continué à réfléchir : il fallait que je bouge, j’étais plus que motivé, car j’avais l’impression d’étouffer. Je ne me sentais pas du tout à ma place.
J’ai passé un test d’orientation afin d’éclaircir mes idées. À ma grande surprise, les résultats du test étaient bien différents de ceux que j’avais passés quelques années plus tôt. Ces nouveaux résultats coïncidaient avec mon ressenti : j’ai donc choisi d’arrêter l’IUT, de trouver un travail étudiant et de continuer à réfléchir à mon orientation future.
C’est ainsi que ma réorientation s’est effectuée. J’avais besoin de respirer, de me retrouver et non d’essayer de coller à une société à laquelle il est difficile de s’identifier de nos jours.
Cela m’a pris quelques mois afin de réfléchir aux enjeux de cette réorientation et ça n’a pas été facile.
Après l’IUT, j’ai commencé à travailler en intérim afin de gagner quelques sous et pouvoir continuer mes études en septembre, dans une voie que je n’avais toujours pas choisie. En réfléchissant encore et encore, avec l’aide de mes proches, j’ai réussi à me projeter dans un avenir qui correspondait davantage à ma personnalité et à mon besoin d’aider les autres.
J’ai donc souhaité me diriger vers l’hôtellerie et la restauration. Tout d’abord en passant par l’AFPA (Agence nationale pour la formation professionnelle des adultes), qui n’a pas donné suite. Puis, l’École Hôtelière de Provence m’a proposé d’entrer en BTS plutôt qu’en contrat de qualification professionnelle (CQP) pour lequel j’avais initialement postulé. À vrai dire, j’ai eu beaucoup de chance, car j’ai entendu parler de cette école à la fin du mois d’août 2017, j’ai été reçu en entretien début septembre (2017) et une semaine après je commençais.
Arrêter la prépa en fin de première année pour me rediriger en IUT a été une chose très difficile… Je m’étais donné à fond, je voulais réussir, plus que tout. J’ai travaillé jusqu’à m’en rendre malade. Accepter que je n’y arrivais toujours pas m’a déstabilisé. J’ai vécu cela comme un échec, c’est difficile à supporter.
Mais, l’IUT approchant, j’ai aussi vu cela comme une nouvelle chance, un autre moyen de faire mes preuves. Jusqu’au moment où la sensation d’échec est revenue. C’est difficile de vivre avec, surtout si dans notre entourage la plupart des étudiants réussissent et sont à l’aise alors que ce n’est pas notre cas.
Parler de ma réorientation n’est pas quelque chose que j’apprécie particulièrement. Je le fais pour tous ceux et celles qui pourraient être dans la même situation que moi. Car malgré un sentiment de honte, je suis fier d’être allé au-delà de ces sentiments qui m’emprisonnaient et d’avoir trouvé ma propre voie au milieu de ce chaos.
Me voilà donc aujourd’hui au terme des deux années de BTS Hôtellerie-Restauration qui m’ont apporté tout ce dont j’avais besoin pour retrouver ce que j’avais perdu lors de mes premières tentatives d’étude, à commencer par la confiance en moi.
J’aime le côté relationnel qu’offre le métier de réceptionniste. Je me plais vraiment dans mon travail, j’adore les cours : les matières enseignées permettent d’évoluer, de prévoir des projets professionnels et ouvrent un large horizon de possibilités pour l’après BTS. Je souhaite d’ailleurs continuer mes études d’hôtellerie-restauration pour passer une licence, puis un master afin d’être capable de gérer ma propre entreprise dans ce domaine.
Les personnes que j’ai rencontrées en cours de ces deux dernières années, le contenu de la formation, les relations qui ont été tissées et les débouchés que cela m’offre me confortent chaque jour dans l’idée que j’ai fait le bon choix en me réorientant, plutôt que de continuer dans la voie précédente.
Les deux années de BTS se sont très bien passées et laisseront de bons souvenirs. Nous venions tous d’univers différents : sciences, cuisine, architecture, langues, design... Nous étions tous là pour des raisons identiques : une réorientation et/ou poursuivre nos études. Je n’ai aucun regret et je suis heureux d’avoir la chance de pouvoir m’épanouir dans un domaine qui me plait réellement.
Finalement, changer de voie c’est une réussite personnelle et non un échec. L’échec serait de rester dans un milieu qui ne nous correspond pas. Ça peut être difficile d’en parler, mais c’est nécessaire : à des amis, un conseiller d’orientation, son directeur, ses parents… Vous n’avez pas à vivre cela tout seul.
Beaucoup de choses peuvent être perturbantes quand on choisit de se réorienter. Cela peut aller du regard des autres, à l’estime de soi. Mais, quand on sait que l’on va se réorienter, le plus difficile est déjà derrière. C’est presque gagné : on va changer de voie, normalement on sait vers quoi on va se tourner et pourquoi on le fait. Réaliser qu’on ne fait pas des études pour les autres, mais pour soi-même est un cap très important. C’est à ce moment-là que la sensation d’avoir raté se transforme en volonté de bouger, d’aller plus loin et de découvrir ce qui nous plaît vraiment.
Changer de voie, c’est trouver un nouveau souffle. Il faut aussi savoir qu'il existe de nombreuses possibilités de passerelles pour une réorientation.
Encore faut-il réussir à trouver sa voie… C’est ce qui m’a poussé à rejoindre l'équipe d'Inspire en tant qu'étudiant éclaireur, afin d’aider d’autres étudiants dans des situations similaires ou qui auraient besoin de renseignements. Personne ne peut décider pour vous, autrement, vous ne serez jamais à votre place. Ce sont vos choix. Tout ce que votre entourage peut vous apporter, ce sont des avis, des conseils, des idées nouvelles, mais la décision ne viendra pas de l’extérieur.
Guidé par des valeurs communes de justice, d’égalité, de fraternité et de liberté, Article 1 a développé au fil du temps des programmes qui font appel aux mêmes leviers : tisser des liens et organiser des rencontres entre ces jeunes et des volontaires issus du monde professionnel, désireux de partager leurs savoirs et leur engagement.
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