L’entrée dans les études supérieures rime souvent avec rites d’intégration. Néanmoins, ces rituels peuvent parfois dériver vers des scènes de violence et/ou d’humiliation. Comment faire la différence entre intégration et bizutage ? Que dit la législation sur le bizutage ?
Les intégrations : Qu’est-ce que c’est ?
Dans de nombreux établissements d’enseignement supérieur, l’entrée en première année est marquée par une soirée, un week-end, une semaine, ou encore un mois d’intégration. Quelle que soit la durée, le principe est le même : apprendre à connaître les autres membres de sa promotion, son établissement et/ou sa ville d’études en participant à des jeux et des rites d’intégration.
Ces dernières années, ces rituels d’intégration ont fait couler beaucoup d’encre, du fait des dérives qui ont parfois eu lieu. En effet, de nombreux témoignages ont rapporté des actes de violence, des humiliations graves, et même des morts souvent causées par un manque total d’encadrement, ou encore par la prise de certaines substances illicites par les participants.
Intégration ou bizutage : Que dit la loi ?
Selon la loi du 18 juin 1998, portée par Ségolène Royal, le bizutage est "le fait pour une personne d’amener autrui, contre son gré ou non, à subir ou à commettre des actes humiliants ou dégradants lors de manifestations ou de réunions liées aux milieux scolaire et socio-éducatif". Il s’agit donc d’un délit, qui est punissable de 6 mois de prison et de 7500€ d’amende. Si ce bizutage donne lieu à des violences, des menaces ou des atteintes sexuelles, il peut donner lieu à une amende deux fois plus forte, et à une peine de prison allant jusqu’à 10 ans. Il en est de même si les actes commis affectent une personne fragile physiquement ou mentalement en raison de son âge, d’une maladie ou d’une infirmité.
Une fois informés, les responsables de l’établissement devront saisir le procureur de la République, et engager des poursuites disciplinaires contre les auteurs du bizutage, mais également contre les personnels qui par leur action ou leur inaction ont permis ce bizutage.
Si tu es victime ou témoin d’un acte de bizutage, il faut que tu portes plainte dans la gendarmerie ou le commissariat de ton choix, mais également que tu en informes l’autorité administrative de ton établissement. Tu peux également joindre le numéro d’appel mis en place dans chaque académie, et disponible du lundi au vendredi, de 9h à 18h. Si tu as besoin de parler de ce qui t’est arrivé ou des actes auxquels tu as assisté, ou si tu n’oses pas porter plainte, tu peux également te tourner vers des associations telles que le CNCB (Comité National Contre le Bizutage).
Comment bien vivre son intégration ?
Avant toute chose, il est important de savoir qu’il n’y a aucune obligation à participer à un rite d’intégration. Si l’intégration permet de se connaître et de créer une meilleure cohésion entre étudiants, garde bien à l’esprit qu’il te reste une foule d’occasions pour faire la connaissance de tes camarades au cours de tes années d’études.
Souvent, au cours de ces temps d’intégration, les étudiants plus âgés, ou bien les membres d’une association, organisent des jeux (par exemple, une chasse aux trésors) pour découvrir la ville tout en créant un esprit d’équipe entre étudiants d’une même promotion. En général, ces journées sont suivies de soirées d’intégration, pendant lesquels les étudiants de première année peuvent bénéficier d’un système de parrainage, c’est-à-dire être accompagnés par des élèves plus âgés pour se repérer plus facilement dans leur nouvel établissement et s’habituer à ce nouvel univers que représentent les études supérieures. D’autres activités peuvent être organisées pour créer la cohésion entre étudiants d’une même promotion, comme des escape games, des olympiades, etc. Certaines écoles ou facultés proposent à leurs élèves de première année des week-ends d’intégration, qui sont souvent organisés à l’initiative d’une association ou d’un BDE (Bureau Des Étudiants). N’hésite pas à te renseigner dès la rentrée, ou même avant : dans certains établissements, ces activités sont payantes, dans d’autres elles sont financées par les organisateurs. Il s’agit alors de moments agréables pour les étudiants, qui ont l’occasion de se connaître et de se créer des souvenirs ensemble.
On parle de bizutage dans les cas où, au cours de certains de ces événements d’intégration, les organisateurs obligent les participants à se comporter d’une manière humiliante, voire ont recours à la violence physique ou verbale pour leur faire faire ce qu’ils veulent. Si tu souhaites avoir une idée précise de ce qu’est le bizutage, tu peux en lire un exemple dans cet article. Mais ces cas de bizutage ne représentent pas la réalité de toutes les périodes d’intégration, qui ont avant tout pour but d’être des moments de cohésion et d’amusement.
Tu souhaites en savoir plus sur les périodes d’intégration ? N’hésite pas à poser des questions à nos étudiants Éclaireurs, qui sont sans doute déjà passés par là !